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Article du mois sur la plongée sous marine

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Psychologie de l'enfant face à la plongée - Part 2


Si vous n'avez pas lu la premiere partie alors vous pouvez lire la partie 1 de psychologie de l'enfant face à la plongée.
B- PSYCHOMOTRICITÉ ET EAU

Être dans l'eau, c'est être un corps conscient de lui-même à savoir : de son enveloppe qui définit un dedans et un dehors (Moi-Peau psychanalytique), d'une pesanteur qui n'est ici plus évidente et doit être quasiment traquée et expérimentée dans l'intériorité du corps (poumon ballast), d'un équilibre à maintenir autour d'un centre de gravité devenu ultra discret, d'une motricité demandant une sensibilité toute nouvelle, d'une respiration qui pour n’être plus automatique et inconsciente retrouve sa place de toute première fonction vitale et qui ne se laisse plus oublier.

 

Ce corps neuf est à construire ou retrouver, ce qui n'est pas le plus simple. Il s’agit de passer de la conscience d’avoir un corps à une représentation mentale "être ce corps”. Établir une relation d'alliance avec l'eau, c'est aussi établir une relation d'alliance avec son corps.

Aquaticité ou fluidité ?

En plongée on parle volontiers d’aquaticité et en hydrothérapie de fluidité. L'indicateur de non fluidité est l'ensemble des gestes parasites, inutiles, brusques, voire violents, que l'on observe couramment : jambes qui s'agitent frénétiquement - et dangereusement pour l'entourage - hors de l'eau lors de plongée, éclaboussures, remous, etc. Ce peut être amusant, rarement esthétique, toujours inefficace. A l'opposé, quelqu'un se déplaçant sous l'eau en harmonie avec elle nous fait éprouver un sentiment de "beau". Les humains, quels que soient leur aspect terrestre et nos critères esthétiques, deviennent beaux dans l'eau quand ils cessent de la combattre.

Cette fluidité à trouver se travaille autour de cinq grands thèmes : équilibre,  propulsion, respiration, exploration de la profondeur, entrées dans l'eau. L’équilibre est d'emblée sollicité dès que l'on s'immerge. L'eau nous pousse, nous porte, nous soulage des 9/10° de la masse de notre corps. Les appuis terrestres disparaissent et, avec eux, l'efficacité de tous nos automatismes rééquilibrants. Par ailleurs, l'équilibre est à chercher dans les trois dimensions de l'espace, avec des appuis incertains.

Maîtriser l'équilibre dans l'eau oblige à un travail de toute notre proprioception, ce qui exige de l'attention, de la présence dans toutes les articulations simultanément. La propulsion se heurte à une résistance à la progression ayant pour conséquence un ralentissement du geste. Par ailleurs, chaque action propulsive, si elle nous meut, meut aussi le milieu : courants et contre-courants. Chacun de nos gestes provoque un effet qui réagit sur notre geste...

 

La respiration est la fonction clé d'accès à l'aisance aquatique. C'est par excellence le siège de l'émotion, en prise avec notre capacité de contrôle et de maîtrise, et ses conséquences neurovégétatives. Réduire sa respiration a pour effet de diminuer la mobilité de tout le corps. C'est aussi la manière la plus efficace de barrer la route aux sensations. Les pratiques méditatives de toutes origines donnent une importance primordiale à la respiration. Il nous suffit d'affirmer que notre manière de respirer - amplitude, rythme, conscience - est en totale analogie avec notre manière d'être au monde. La peur de l'eau est le plus souvent la peur de la suffocation, de l'asphyxie. Reconquérir ce milieu, c'est faire la paix avec sa respiration, ce qui peut être long mais, d'une manière surprenante, beaucoup plus rapide que sur terre.

 

L’exploration de la profondeur implique d'immerger la tête, ce qui est lourd de signifiant : quitter l'interface de la surface pour s'abandonner à la descente ! Là encore, on peut descendre en force, alors qu'il est tellement plus aisé de se laisser aller vers le fond.

 

L'entrée dans l'eau : lorsque les quatre dynamiques précédentes sont suffisamment maîtrisées, il est possible d'expérimenter des entrées dans l'eau variées et enrichissantes sur tous les registres. Depuis l'immersion lente, progressive, jusqu'au saut dans le vide, le plongeon - Terre, Air, Eau, Terre.

 

L'aisance dans l'eau s'acquiert progressivement. Plonger, c'est avant tout se donner les moyens de remonter à l'air libre. C'est aussi un moyen technique de découvrir le milieu aquatique. Ce n'est en aucun cas l'expression de la performance sportive.

 

Vous pouvez accéder directement la dernière partie de cet article en lisant psychologie de l'enfant face a la plongée part3

Docteur Christine BONNAT pour WorldDivingReview.
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